La nuit venait de tomber. La maman de Mariam avait mis le dîner sur le feu et toute la famille était réunie dans le salon pour discuter des évènements de la semaine.
En effet, durant toute la semaine, chaque membre vaquait à ses occupations, mais le vendredi soir était le moment qu’ils avaient choisi pour se retrouver autour du dîner.
Ainsi, le papa de Mariam et sa grande soeur rentraient tôt du travail ce jour-là pour ce moment de partage. Sa deuxième sœur et son frère se débrouillaient également pour ne pas tarder après leur journée de cours à la fac et au lycée. Et Mariam, dès son retour de l’école, aidait maman dans la cuisine afin que leur réunion hebdomadaire puisse se faire sans se soucier de la préparation du repas.
Ca y est ! Ils étaient tous ensemble.
Après avoir discuté de leur semaine et échangé sur les divers sujets qui les avaient préoccupés, leur papa leur dit :
- Mes enfants, voilà près de 1450 ans, naissait le Prophète Mohammed, que la paix soit sur lui. Aujourd’hui, nous allons parler de la naissance de ce grand homme. Chacun de nous a été touché par l’histoire du Prophète d’une manière ou d’une autre. J’aimerais que chacun d’entre vous partage avec les autres ce qui l’a vraiment touché dans l’histoire de ce grand homme.
Bien sûr, c’est Mariam qui voulut commencer.
- Moi ce qui m’a le plus impressionnée chez notre Prophète, c’est sa patience et sa persévérance.
Pendant 23 ans, il a parlé de l'islam sans s'arrêter. Il a fait entendre la parole divine aux petits, aux grands, aux riches et aux pauvres… Rien ne pouvait l’arrêter. Et pourtant, il a été très maltraité par les gens.
- Tu as raison Mariam, dit maman. Même dans les moments les plus difficiles où il était maltraité et où les gens étaient injustes avec lui, le Prophète Mohammed a toujours continué sa mission.
D’ailleurs, lorsque sa tribu Quoraish, lui a suggèré d’en faire leur roi, de lui donner tout leur argent, d’en faire l’homme le plus important de la Mecque, notre Prophète a répondu à son oncle venu parler pour lui : « Mon oncle! S’ils mettaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour que je n’appelle plus les gens à l’Islam, je ne cesserai jamais jusqu’à ce que Dieu fasse triompher l’Islam ou que je meurs en le défendant »
Puis ce fut au tour du grand frère de Mariam, Saïd, de parler.
- Moi, dit-il, C’est sa Miséricorde qui m’interpelle. Je le vois rentrer vainqueur à la Mecque, mais sans être fier de lui et sans se sentir supérieur et en baissant la tête sur son cheval pour remercier Allah qui lui a donné cette victoire. Il a retrouvé les gens qui l’ont chassé et qui ont essayé de le tuer à plusieurs reprises. Malgré cela, il n’a pas cherché à se venger ou à leur faire du mal. Et quand il leur a demandé : « Que pensez-vous que je vais vous faire ? », les Qorayshites lui ont répondu : « Tu es un frère généreux, fils d’un frère généreux ». Il leur a dit alors : « Partez ! Vous êtes libres ».
Quand ce fut au tour de Sara, la grande sœur de Mariam de parler, elle évoqua la beauté du Messager d’Allah.
En effet, il y a quelques temps de cela, alors que Sara vivait une épreuve, elle a eu la chance de le voir en rêve. Elle a été subjuguée par son physique.
- Décris-le-nous s’il te plaît, dit Salma.
- Il était de taille moyenne et assez solide. Il avait la tête forte, le teint mat, les joues lisses, une grande barbe et les cheveux ondulés. Une veine s’élevait sur son front à la naissance de son nez entre ses sourcils bien arqués et très rapprochés. Ses grands yeux, avec de longs cils, étaient d’un noir profond avec quelques reflets rouges. Sa bouche était grande et ses dents, blanches, étaient légèrement écartés sur le devant. La paume de ses mains aux doigts allongés était large et douce au toucher. Il était magnifique !
Tout le monde s’empressa de remercier Sara pour sa description précise de notre Prophète.
Puis ce fut le tour de Salma, l’autre grande sœur de Mariam.
- Moi, dit Salma, c’est son amour pour sa famille et ses enfants. J’aime cette métaphore quand il répond à son épouse Aîcha alors qu’elle lui demande : « Comment est ton amour pour moi ? » et qu’il lui répond : « Comme un nœud ». Ce nœud représente bien la force et le lien de cet amour. Je trouve cette image super belle. J’aime aussi comment il se comporte avec sa fille Fatima Al Zahra’.Sa façon de se lever pour l’accueillir, de la laisser s’assoir à sa place. Tous ces petits gestes affectueux qui prouvent à sa fille combien il l’aime et combien elle est importante à ses yeux.
- A toi maman ! Quelle est la qualité de notre Prophète Mohammed qui te fascine le plus ? demanda Mariam.
- Je pense que c’est sa sagesse, dit la mère de Mariam. Moi qui réagis trop rapidement et sans controler mes sentiments, je me rappelle du Prophète qui discute avec ce jeune homme venant lui demander l’autorisation de faire un péché. Il ne l’a pas grondé. Il a juste discuté avec lui des méfaits de ce péché. Puis il a mis sa main sur le cœur du jeune homme en demandant à Allah d’enlever l'envie de faire cette bêtise.
Son compagnon Anas qui le servit pendant dix ans avait même déclaré « Jamais il ne me cria dessus ; jamais même, il ne me demanda « As-tu fais ceci ? » ou « Pourquoi n’as-tu pas fais cela ? ». Je lui envie cette sagesse qui lui a permis de trouver une solution à chaque problème.
- A ton tour papa, dit Saïd.
Le papa de Mariam prit la parole.
- Les qualités de notre Prophète Mohammed sont nombreuses. Il était honnête et sincère, il disait toujours la vérité. C’est pour cela qu’on le surnommait al Sadek al Amine ce qui signifie le plus véridique, le plus honnête et le plus digne de confiance. Il était généreux, il aimait donner aux autres.
Il était courageux et a participé à beaucoup de batailles avec ses compagnons. Mais la qualité que je trouve la plus touchante chez notre Prophète est sa disponibilité, son écoute : il écoutait chaque personne qui venait à lui, qu'elle soit riche ou pauvre, jeune ou vieille.
Cet homme avait la charge de transmettre la nouvelle religion de Dieu au monde et de changer le monde; cet homme malgré la taille et la difficulté de sa mission trouvait le temps de plaisanter avec les enfants, de rendre visite aux malades.
Il suivait la petite fille qui le tenait par la main et l’emmenait au marché, il recevait la femme qui venait lui raconter ses soucis avec son mari. Il était tellement gentil et aimant que nous lui manquions déjà alors que nous n’étions pas encore nés.
N’a-t-il pas dit à ses compagnons : « J’aurais aimé rencontrer mes frères bien-aimés ; ils me manquent ». Les compagnons lui demandèrent alors : « Ne sommes-nous pas tes frères ? ». Il leur répondit : « Non. Vous êtes mes compagnons. Mes frères sont ceux qui croient en moi sans m’avoir jamais vu ».
Qu’Allah nous compte parmi les frères du Prophète Mohammed car on croit en lui et on l’aime alors qu'on ne l’a jamais vu.
Qu'Allah nous réunisse avec lui dans le Firdaous, l’étage le plus élevé et le plus beau du paradis. Amine Amine Amine.
Et c’est sur ces invocations que se termina la soirée de Mariam et de sa famille autour de notre Prophète Mohammed le bien-aimé.