Khadija et son frère, Ahmad, sont tous excités à l’idée de l’approche du mois prochain. Ce sera le Ramadan et ensuite l’Eid, des moments pour apprendre à apprécier les choses qu'ils ont eues, et penser à d'autres qui n'ont pas autant.
Ils ont tous les deux épargné leur argent toute au long de l'année. Khadija, s’assit sur son lit et vide sa tirelire. Les pièces de monnaie s’éparpillent sur sa couverture. « C'est beaucoup d'argent. Maman nous dit que nous sommes censés aider quelqu'un. Elle veut que nous regardions combien nous avons et que nous pensions à quelqu'un qui n'a pas beaucoup d’argent, et qu’ensuite nous fassions quelque chose de gentille pour lui ».
Khadija dit en rassemblant ses pièces de ses mains: « Vides ta tirelire, Ahmad !».
Une grande quantité de pièces de monnaie se renverse sur leur lit. « Waouh! Nous pouvons faire beaucoup pour quelqu'un avec tout cet argent, » dit Ahmad en souriant. « C'est un moment si extraordinaire. Je suis heureux qu’on puisse aider les autres. »
« Mais nous devons le faire secrètement, Ahmad. Nous devons trouver quelqu'un et lui faire quelque chose de très gentille sans qu’il ne sache que c’est nous qui l’avons faite. Qui devrait-on choisir? » Demande Khadija.
«Que penses-tu de nos voisins, Akila, et Ibrahim. J'ai noté qu'ils ont des chaussures trouées » dit Ahmad ».
« C’est une bonne idée. Nous pourrions acheter de nouvelles chaussures pour eux. Ils ne sont pas aussi chanceux que nous. Nous avons beaucoup de chaussures, n’est-ce pas? » Remarqua Khadija.
« J'ai trois paires. Et toi, tu en as plus. Achetons de nouvelles chaussures pour eux pour le Eid » dit Ahmad avec enthousiasme.
Khadija et Ahmad allèrent voir leur mère. Elle était occupée à la cuisine. En voyant ses enfants arrivés à la cuisine elle dit : « Je vais faire des pizzas pour ce soir, c’est ce que vous aimez le plus durant le Ramadan ».
« Papa est à la Masjid, pour la salah. Quand il retournera à la maison, après le coucher du soleil, nous aurons un certain temps pour se retrouver ensemble. En attendant, vous les petits, on dirait que vous avez quelque chose derrière la tête. »
« Nous voulons aider les pauvres. Ahmad et moi avons épargné notre argent tout le long de l'année et nous voulons aider Akila et Ibrahim, nos voisins » répliqua Khadija.
Ahmad, tout excité, l’interrompu : « nous voulons les acheter des chaussures. »
La mère fit un sourire à ses beaux enfants. Elle est si fière d’eux.
« N'as-tu pas faim maman ? » demande Ahmad. Il savait qu'elle n'avait rien mangé et bu depuis l'aube en raison du jeûne.
«Un petit peu, mais je suis bien. Ne t’inquiètes pas pour moi. Quand tu seras plus grand, tu comprendras mieux et tu pourras jeûner aussi, » explique-t-elle à Ahmad qui était âgé seulement de quatre ans.
« Vous aimeriez que je vous emmène au magasin pour acheter les chaussures ? » demanda-t-elle.
« Toi ! Maman? Est-ce correcte? » S’étonna Khadija.
« Pourquoi ? naturellement. Partons » dit-elle.
Ils entrèrent dans un magasin de chaussures. Khadija choisit une paire de chaussures pour Akila, et Ahmad, une autre pour Ibrahim. Ils sont tous les deux si fiers d’avoir épargné leur argent et de pouvoir aider quelqu’un. Quelques temps après, ils rentrent à la maison. Ils enveloppent les boîtes de chaussure dans du papier brun et commencent à attendre impatiemment la nuit. Ils pourront livrer leurs cadeaux dans l’obscurité.
Le soleil commence à glisser derrière l'horizon. Un peu plus tard, leur père rentre à la maison. Il y a du alîm (potage), des pâtés, des samoussas...et des pizzas pour le dîner. La mère appelle ses enfants : « Khadija Ahmad ! Venez mangez vos pizzas, et quelques dates fraîches ! » Les enfants vinrent en courant dans la cuisine. La mère les offre un grand morceau. Ils l’avalent rapidement car ils sont impatients de réaliser leur plan.
« Doucement », dit le père en riant.
Il fait nuit. Ils enfilent leurs vestes, prennent les boîtes qu’ils avaient soigneusement enveloppées et se rendent tranquillement jusqu’à la maison d'Akila et d'Ibrahim. La mère chuchota : « Bien ! les enfants. Nous devons être très silencieux et agir rapidement. Ahmad, tu frappes à la porte après avoir posé les boîtes par terre et puis tu reviens ici en courant. Khadija et moi nous nous cacherons derrière ce buisson. Nous observerons comment ils viendront prendre leurs cadeaux. »
Khadija et Ahmad se mirent à rire nerveusement, tout joyeux. Khadija et sa mère se cachent tandis qu’Ahmad avance sur la pointe des pieds jusqu'à la porte. Il pose les deux boîtes devant le porche, et frappe à la porte. Puis il se met à courir, courir, courir… aussi rapidement qu'il peut et rejoint sa mère et Khadija.
« Shhh, » chuchote sa mère.
« Quelqu'un a ouvert la porte. »
Akila et Ibrahim sortent de la maison.
« Regarde là ! Il y a des boîtes. Quelqu'un les a laissés ici » dit Ibrahim.
Il prend les boîtes avec hésitation et étonnement. Il les ouvre gentiment et découvre ce qu’il y a à l’intérieur. A ce moment les deux enfants réalisent ce qui s’est passé. Quelqu’un les a offert un cadeau. Et quel cadeau ! Ils se mettent à pleurer de joie. Il est tellement heureux. Leurs pauvres vieilles chaussures leur faisaient tellement mal. Ils regardent autour d’eux pour savoir qui les a offerts ce moment de bonheur. Il fait très noir. Ibrahim jette un regard vers le ciel. C’est leur cadeau de Eid qui leur vient d’Allah. Ils prennent les boîtes et rentrent à l'intérieur. Ils avaient laissé la porte ouverte pendant qu'ils ouvraient leurs boîtes et la clarté de leur petite demeure illuminait leur visage angélique. Khadija et Ahmad ont vu les larmes de joie couler sur leurs joues innocentes.
Quelques minutes plus tard, Khadija et Ahmad, accompagnés de leur mère, rentrent tranquillement à leur maison.
Ahmad saute de joie. «Papa! Papa! Nous l'avons fait ! »
Khadija ajoute toute heureuse: « Et en plus, ils ne nous ont pas vus, Papa ! Ils ne savent pas que c’est nous. »
Les parents regardent leurs enfants avec une tendresse profonde. Ils sont si fiers d’eux. Ils savent que leurs enfants ont appris la vraie signification de la générosité et du sacrifice.
Le lendemain matin, le jour de Eid, quand ils sont sortis rendre visite à leurs amis, ils ont aperçu Akila et Ibrahim. Ils portaient tous deux leurs chaussures toutes neuves. Personne n'a rien dit. Ils ont juste souri, parce que c’était leur plus beau Eid.
« Sept personnes qu’Allah accordera un ombre sous son ombre le jour où il n'y aura aucune ombre exceptée l’ombre d’Allah… et un homme qui a donné quelque chose secrètement en charité tels que sa main gauche ne savait pas ce que sa main droite donnait… » (Rapporté par Mouslim et Boukhari)